[Mes humeurs] c’est quoi ce confinement ?

Personne ne l’ignore : nous sommes à nouveau confinés depuis bientôt deux semaines. Finis les week-end dans la famille, les sorties sans attestation, les repas au restaurant et les soirées cinés. Nous sommes à présent soumis à des règles plutôt strictes pour limiter la propagation de la COVID-19 (oui, j’ai aussi dû réfléchir avant d’écrire ces mots, car pour moi aussi, c’est LE… mais bref, passons).

A lire : Journal d’un confiné

Seulement, je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais je crois qu’on n’est pas nombreux à se sentir réellement confinés : nous devons continuer à aller travailler lorsque le télétravail n’est pas possible, il y a peu de contrôles concernant la fameuse attestation de sortie, les enfants vont à l’école sans réelles mesures de protection (hormis le masque, mais ne nous voilons pas la face, il n’est pas souvent porté correctement…)…

C’est donc tout naturellement que j’ai choisi de rédiger un article d’humeurs, parce que, soyons honnêtes : c’est quoi ce confinement ? A chaque semaine qui passe, une nouvelle chose (voire plusieurs) vient me titiller, voire profondément m’énerver. Alors j’ai décidé de vous en partager quelques unes afin de voir si j’ai des réactions exagérées ou si vous trouvez, vous aussi, que ces situations sont abusées.

Confinés ? Pas confinés ?

Le confinement a commencé dans un flou total concernant l’ouverture des commerces. Là où l’état avait été clair sur la fermeture des commerces dits « non essentiels », les maires de différentes communes ont mis en place des arrêtés pour contrer les décisions gouvernementales. Si je comprends totalement la démarche visant à sauver les affaires des commerces locaux, cela a encore plus donné l’impression aux gens que ce confinement n’en était pas vraiment un et qu’ils pouvaient donc se permettre de faire parfois n’importe quoi …

Se sentir invincible…

Faire n’importe quoi, parlons-en ! A l’inverse du premier confinement, les élèves ne sont plus confinés à la maison, chez leurs parents. A l’heure actuelle, tous vont à l’école, au collège ou au lycée. Moi même, travaillant dans le secondaire, je continue à prendre le chemin du travail tous les matins.

Et j’ai l’occasion d’assister à de nombreuses occasions à des comportements à risque, que ce soit de la part des élèves eux-mêmes ou de leurs parents. C’est ainsi que régulièrement, les lycéens sortent de l’établissement et s’entassent les uns sur les autres. On a aussi certains élèves cas contact, qui viennent en cours, voire à l’internat et qui restent avec leurs camarades sans gestes barrières… Et pour ne pas mettre toutes les « erreurs » sur le dos des élèves, voici un dernier exemple montrant que les parents sont aussi parfois inconscients. C’est ainsi qu’un élève du collège, cas contact à la rentrée de novembre, est revenu avant le résultat du test PCR… Test qui s’est révélé positif quelques jours après. C’est ainsi que près de vingt élèves sont désormais placés à l’isolement puisque tous étaient au self à la même table que cet enfant….

Alors que nous sommes en pleine deuxième vague, beaucoup se sentent invincibles et ont encore l’impression que ce virus n’est pas dramatique. Mais nous en sommes justement à la deuxième vague, nous avons vu la première fois à quel point les victimes étaient nombreuses, que la COVID-19, bien que s’attaquant essentiellement aux personnes à risque, pouvaient aussi toucher sérieusement tout type de personne. Et ce que je vois au lycée confirme cette impression et est totalement à l’image de ce qu’il se passe dans notre société.

Des dérogations incompréhensibles…

Mais je crois que ce qui m’a le plus titillée, ce sont ces dérogations données ici et là pour des raisons que je ne comprends pas… Et la première d’entre elles est celle donnée aux chasseurs. En dehors du fait que je ne comprends pas ce passe-temps et que le terme « régulation » des espèces me fait doucement rigoler*, on autorise donc des gens armés de fusils à se balader en forêt pendant des heures quand une personne lambda doit rester à la maison et ne peut sortir qu’une heure autour de chez elle…

* on élimine les prédateurs naturels des dits « nuisibles » et on s’étonne qu’ils se multiplient d’une part. D’autre part, le terme nuisible et le nombre d’animaux autorisés à vivre sur un territoire donné sont des choses très relatives et décidées par l’homme qui, entre nous soit dit, est certainement le plus gros nuisible porté par cette planète !

Quand je pars en rando, si je choisis bien mon jour et mon itinéraire, je ne croise presque personne. Le risque de contamination est donc extrêmement réduit.

Mais j’ai bien compris que le problème n’était pas là et que le confinement visait aussi à limiter le nombre d’accidents afin de désengorger les services hospitaliers au maximum. Je respecte donc les règles pour ne pas encombrer l’hôpital du coin ne serait-ce que pour une simple entorse, et reste à la maison en dehors de mon temps de travail et des sorties de Neyko dans les champs autour de chez nous….

Dans ce cas, pourquoi autoriser des gens armés à tirer à tout va dans nos champs et forêts ? Les « accidents »* de chasse ne sont pas rares. Et si un « accident » arrive, à moins que la victime soit décédée sur les lieux, ne va-t-elle pas encombrer un hôpital déjà submergé de travail ? Il y a des décisions que je trouve bien incohérentes (et toutes les justifications qui pourraient être données concernant cette dérogation ne s’applique pas dans mon coin de montagne…) et qui me mettent un peu hors de moi !

* Oui, je mets ce terme entre guillemets, parce que confondre (au mieux) une vache avec une biche ou un cycliste avec un sanglier, c’est signe que le chasseur n’a pas attendu d’identifier correctement sa cible avant de tirer, et qu’il a tellement eu peur de ne pas assouvir sa soif de sang qu’il a préféré prendre le risque de tirer dans un truc au hasard plutôt que de laisser passer un éventuel gibier (et j’en connais quelques uns personnellement pour savoir que je n’affabule pas, même si je ne mets pas tout le monde dans le même panier et que la plupart des chasseurs sont plus raisonnables que ça). Pour moi, tirer sur un âne, une vache ou un humain, ce n’est pas accidentel, c’est criminel !

Rassurez-moi, suis-je la seule à être énervée par ces différentes choses ? Qu’est ce qui vous titille le plus dans ce confinement ?

Crédits photo : Les photos sont issues de Pixabay et sont libres de droit. Merci à StockSnap pour la photo de couverture. Et dans l’ordre d’apparition des photos de l’article, merci à Tumisu, Fernando Zhiminaicela et Free-photos

8 réflexions sur “[Mes humeurs] c’est quoi ce confinement ?

  1. AngelNothing dit :

    Coucou je dois avouer que je suis d’accord avec toi sur tout les points que tu a citer. Clairement c’est un confinement seulement pour les commerces non essentiels le reste vivent leur vies comme si de rien n’etait en sortant, voyant des amies sans forcement avec les gestes barrieres. Certes c’est un moment difficiles mais si on veut sortir de la Covid19 alors nous devons « subir » les consequences.

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    • Amande Honorable dit :

      Effectivement ce n’est pas toujours simple de se limiter dans ses activités (et très franchement, je trouve que ce second confinement n’est pas pire que le premier, au contraire. Je vis quasiment comme avant si ce n’est que je dois faire un papier pour les activités du quotidien…. juste les week-end qui sont un peu plus longs, avec l’impossibilité de sortir boire un verre ou manger dehors, et le fait que je ne puisse pas me rendre dans ma famille autant que je le voudrais, mais cette année déjà, j’avais déjà espacé mes visites pour ne pas faire prendre de risque à mes parents…).
      La situation est beaucoup plus compliquée pour les commerces dont tu parles, les salles de sport, les bars et restaurants, les autoentrepreneurs…. Mais c’est justement pour ça qu’il faut réussir à se sortir de tout ça rapidement, et ce n’est pas en faisant n’importe quoi qu’on y arrivera.
      Le port du masque (sauf cas médicaux particuliers peut être…) et la distanciation ne sont pas si compliqués à mettre en place dès qu’on est convaincu de l’importance de ces gestes barrières. Malheureusement, beaucoup voit cela comme quelque chose de « coercitif », comme une atteinte à ses libertés individuelles. Mais qu’en est-il de la liberté des personnes fragiles à être en bonne santé ? Et je crois que cette vision des choses ne va malheureusement pas évoluer avec le film complotiste « Hold Up » qui vient de sortir…. On n’est pas sorti de l’auberge je crois…)

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      • AngelNothing dit :

        tout a fait d’accord avec toi c’est pour ca que plus on respectera le confinement et ca sera mieux pour les commerces. Franchement le film je ne l’ai pas vu et je ne veux pas le voir. Clairement pas sorti de l’auberge ca c’est vrai

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  2. Angelique dit :

    Je t’ai lue hier et je ne voulais pas répondre mais finalement, je vais poser 2/3 bricoles.
    Déjà, qui te dit que ceux qui en on mare de croient invincibles ????
    Je fais partie de ceux que tu accuses mais je ne suis pas invincible.
    J’ai 52 ans et une insuffisance rénale. Je préfère mourir libre que survivre en prison.
    J’accepte de mourir parce que nous sommes mortels, c’est comme ça.
    La grippe est là chaque année, plus ou moins virulente et mortelle. Dans ma vie, j’ai eu 2 grippes. L’une m’a couchée 10j (même aller aux toilettes, c’était loin), je n’avais pas la force de manger. Quand j’ai repris le boulot, j’ai encore toussé pendant 1 mois.
    Grosses grippes qui n’ont pas fait la une des journaux.
    Je pourrais contaminer quelqu’un? Étant donné ma situation géographique aujourd’hui, non. Mon gendre a eu le Covid, il n’a pas été plus malade que moi avec ma grippe et ma fille qui vit avec lui H24 n’a pas été contaminée.

    Tu accuses les dérogations des chasseurs… Mais que sais tu de la chasse en réalité ? Je trouve qu’ils sont victimes d’un regard extrêmement citadin.
    L’homme a toujours chassé mais aujourd’hui il achète de la viande élevée et abattue dans des conditions abominables…
    Ben j’ai toujours été végétarienne donc je ne vais pas à la chasse mais c’est moins barbare que l’élevage.
    Et avant de ramener ma science là dessus, je suis allée fouiner des 2 côtes. D’ailleurs, je sors mes chevaux les jours de chasse pour être tranquille et je le suis !!!!
    Encore une fois, c’est la peur de mourir par accident qui guide ces critiques.
    Bon, sinon, les joueurs de football…..tu les oublis ? Logique et impartiale, tu crois ?

    Les hôpitaux : les prises en charge concernent uniquement les besoins d’assistance respiratoire. Sinon tu restes chez toi. Ça n’encombre absolument pas les urgences.
    D’ailleurs ici, l’hôpital accueille des patients citadins puisque nous avons du matériel d’assistance respiratoire.
    Aux urgences il n’y a personne tellement les gens ont la trouille : bénédiction, habituellement c’est plein à craquer pour des rhumes.
    Parce que oui, avec mon insuffisance rénale je fréquente l’hôpital.
    Pas de masque d’ailleurs puisque cette barrière fait chuter le taux d’oxygène dans mon sang.
    Les fameux tests ne sont pas fiables en plus, ce sont les médecins eux même qui le disent.

    Ici le Maire (médecin) a eu ce qui a été considéré « Covid ». Il est resté chez lui 8j, une grippe, pareil, pas pire.

    Donc pour répondre à ta question, ce qui m’agace actuellement, ce sont les experts des réseaux sociaux et les accusations sans fondement.

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    • Amande Honorable dit :

      Pour ce qui est de ceux qui se sentent invincibles, je parle de ce que je vois, avec entre autres des jeunes qui pensent que parce qu’ils sont jeunes, ils ne craignent rien. Sauf qu’ils ne sont pas tous seuls, et que si ils viennent contaminer certains de leurs camarades vivant avec des personnes dites à risque, ça peut être dramatique. On a le cas de plusieurs parents sous chimiothérapie ou en rémission de cancer. Au moins l’un d’entre eux s’est retrouvé en réanimation car un de ses enfants a ramené la COVID à la maison.
      Je connais également des personnes dites à risque affectées par la COVID et qui n’ont rien eu d’autres qu’une petite grippe. Et d’autres en pleine forme qui se sont retrouvées 15 jours sous oxygène et qui trois mois après avaient encore des séquelles… On ne peut pas prévoir à quel niveau on peut être atteint. Donc dans le doute, je préfère ne pas faire prendre de risque à mes proches.

      Et peut être que toi, tu es prête à prendre le risque de l’attraper parce que tu es mortelle et advienne que pourra, mais tout le monde n’est pas comme toi. Et je connais des personnes avec un asthme sévère qui n’en ont pas envie. On en réagit pas tous de la même façon…

      Pour les dérogations de chasse, je vois que là aussi, on n’a pas le même avis sur le sujet. Alors oui, je dénonce certaines pratiques de chasse (et je sais aussi de quoi je parle car des membres de ma famille sont chasseurs et m’ont déjà raconté ces pratiques). Mais dans cet article, ce que je dénonce surtout, c’est le fait que ces dérogations existent pour une activité qui n’est pas sans risque alors que tout le monde est retenu à domicile et qu’une simple randonnée (avec risques amoindris, même si le risque zéro n’existe pas) n’est pas autorisée. Je souligne surtout l’incohérence (à mon sens) de certaines décisions gouvernementales…

      Pour finir, je ne me considère pas comme une experte de la situation. Si cet article s’intitule « Mes humeurs », c’est qu’il traite de mon état d’esprit face à cette situation, de mon opinion, que je n’assène pas comme une vérité absolue, mais comme ce que je ressens et qui m’énerve parfois. Parce que oui, je suis humaine, et certaines choses me font réagir…

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